Les Riccia dans la région de Brive-la-gaillarde


L'embranchement des Bryophyta ne concerne que les mousses au sens strict, tandis que le terme bryophyte pris au sens large s'applique aux trois embranchements de plantes terrestres qui ne possèdent pas de vrai système vasculaire (Hepaticophyta, Anthocerotophyta et Bryophyta).
Le genre Riccia qui est représenté par la suite par plus d'une cinquantaine de photos que je me garderais de faire correspondre avec des espèces précises fait partie des Marchantiales, un des ordre des hépatiques (
Hepaticophyta), dont les organes reproducteurs sont placés au bout des pédoncules ou bien sont sessiles ou encore enfouis dans le thalle.
Quelques mots sur les Riccia tirés d'abiris à Jussieu dont voici le lien  : http://abiris.snv.jussieu.fr/hepatiques/hepatiques.html

Les Ricciaceae forment une famille cosmopolite, dont les représentants sont de morphologie très constante : un thalle pluristratifié, soit simple, soit 1 à 4 fois ramifié dichotomiquement, se développant en lobes ou en rosettes plus ou moins complètes.
Le thalle possède, en général (pas chez les Riccia aquatiques), des petits pores invisibles à l’œil nu, ouvrant sur des lacunes allongées faisant office de chambre aérifères.
Leur sporophyte reste toujours inclus dans le gamétophyte ; les spores sont libérées par une déchirure apicale du sporophyte.
Il n’y a ni oléocorps (sans doute perdus secondairement – sauf chez un genre proche, Ricciocarpos), ni élatères chez les Riccia, et les spores sont donc dispersées par la pluie ou le passage de la faune etc.
Leur écologie est également assez constante : en dehors de quelques espèces hygrophiles, inféodées au milieu aquatique (Riccia fluitans, Riccia canaliculata), on les rencontre souvent dans des milieux ouverts, sur des sols nus où les facteurs abiotiques ou biotiques permettent le maintien de ce substrat : alternance d’inondations-exondations pour les bords de mares temporaires, sol nu des jeunes champs cultivés, affectionnés par Riccia glauca, passage répété d’animaux de pâture sur les pelouses méditerranéennes (Riccia sorocarpa, Riccia gougetiana). Les Riccia affectionnent les milieux dits « extrêmes », hautes montagnes, sols nus en climats arides et secs, voire désertiques. Cependant une période humide est toujours nécessaire au déroulement de leur cycle : elles profitent des fortes pluies printanières en méditerranée et des condensations nocturnes. Elles affectionnent aussi les bords de mares temporaires, les dépressions éphémères humides sur terres rouges (Terra rossa) méditerranéennes.

Les Riccia expriment de nombreux caractères qui permettent leur maintien dans ces milieux, à priori peu propice à la survie de petits végétaux à cuticule très fine, favorisant une rapide déshydratation.

La reviviscence est la capacité à retrouver une activité métabolique normale après une période plus ou moins longue pendant laquelle les cellules ont perdu un certain pourcentage de leur poids en eau, qui peut aller jusqu’à 95% chez les espèces xérophytiques les plus tolérantes. Les Riccia résistent particulièrement bien à la déshydratation et ont poussé la reviviscence à l’extrême. En anhydrobiose, leur métabolisme est quasiment arrêté....Elles sont aussi les championnes toute catégories de la durée de dessication supportée sans dommages: certaines Riccia ont retrouvé leurs capacités photosynthétiques en quelques jours, après plus de 20 ans dans les herbiers (Riccia macrocarpa a pu revivre après 23 ans. Il a cependant fallu neuf jours de réhydratation alors que dans la nature, quelques heures suffisent)! Ces hépatiques supportent à l’état sec de très hautes températures, qui peuvent atteindre 80°C sur des sols caillouteux, alors qu’à l’état humide, des températures de plus de 50°C les détériore irréversiblement {Mac Glime, 2006}.

Leur cycle de vie se déroule souvent en quelques semaines, comme chez Riccia cavernosa, une éphémérophyte, qui profite de conditions favorables et passe le reste de la saison sous forme de spores, assez ornementées, ce qui favorise leur dispersion par les animaux. Elles sont de grosse taille (60-120 µm en moyenne) par rapport à celles d’autres hépatiques, sont produites en nombre plus restreint (moins de 1000 par sporophyte) {Bischler, 2004} et gardent longtemps leur pouvoir germinatif.

Quand on a parcouru cette présentation des Riccia on peut penser que le territoire de Brive est particulièrement propice à ce groupe par les conditions écologiques citées plus haut. Dois-je rappeler que la cité briviste renferme surtout au sud de la commune une quantité impressionnante des ces milieux extrêmes que l'on repère souvent sur les kilomètres d'escarpements gréseux plus ou moins suintants, dans toutes les expositions possibles qu'offre la centaine de profonds vallons émaillés d'innombrables grottes.
En ce qui concerne les hépatiques à thalle que je reconnais simplement un peu mieux, il me semble qu'une très grande partie de celles-ci sont présentes à Brive dont la Dumortiera hirsuta qui m'a éveillé il y a quelques années à cet intérêt.
Avec le temps et un peu d'expérience, je suis de plus en plus persuadé que Brive vaudrait bien une étude approfondie, un séminaire enfin quelque chose qui en ferait un inventaire plus exhaustif concernant l'ensemble des bryophytes.
Nous sommes dans une commune, au travers les projets développés par les municipalités successives, cherchant les moyens de valoriser son patrimoine naturel, la connaissance me semble le moyen le plus adéquat pour cela et motiver d'autant plus les responsables de la ville à investir dans des projets respectant ce patrimoine.   

Les diverses photos qui sont présentées par la suite seront, selon une première approche de ma part, à rattacher à cette série non exhaustive de riccia :

Riccia beyrichiana Hampe ex Lehm. ; Riccia bifurca Hoffm. ; Riccia canaliculata Hoffm. ; Riccia cavernosa Hoffm. ; Riccia ciliata Hoffm. ; Riccia crozalsii Levier ; Riccia fluitans L. ; Riccia glauca L. ; Riccia gougetiana Durieu & Mont. ? ; Riccia huebeneriana Lindenb. ; Riccia nigrella DC. ;  Riccia sorocarpa Bisch. ; Riccia subbifurca Warnst. ex Croz. ;  Riccia warnstorfii Limpr. ex Warnst.

Je sais que, pour nommer ces espèces, il faut étudier les spores, j'en suis resté
pour le moment et pour différencier quelques espèces, seulement dans l'approche descriptive qu'offre, par exemple, l'ouvrage de la British Bryoligical Society.
Cette page constitue donc simplement une invitation à venir étudier de plus près ou recevoir un avis des personnes s'intéressant aux Bryophytes, et quelquefois inscrites dans un réseau dont je prends connaissance
des échanges.


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riccia et spherocarpos



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riccia ?


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riccia ciliée


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riccia ?


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fluitans !
DG  en corrézitude / février 2016

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