Végétation
arbustive sempervirente et fourrés à influence
méditerranéenne
du secteur à l'ouest d'une ligne "La Montade - Le Chastanet" à Brive
Cet article s'inscrit dans une série qui traite(-ra) des
milieux naturels
les plus remarquables de la commune de Brive.
Localisation de ces
milieux :
Sur les versants des coteaux
bien exposés de la
vallée du ruisseau de la Planchetorte en amont
de l'ancienne N 20 (la D 920) à
Brive on rencontre au
sein d'une végétation arbustive
de nombreuses espèces
qui gardent leurs feuilles plusieurs années.
Aspect
général de l'ancien parc sous la route de Chèvrecujols fin
février 2015
L'horizon
toujours vert et exubérant des bambous flêches dans la partie plus
humide des sites traités.
Ci
dessous localisation des secteurs étudiés entre Brive urbain et le sud
rural de la commune.
En
Région Limousin nous avons peu affaire à ce type de végétation,
il
semble même que celle-ci soit unique par le nombre d'espèces présentes caractérisant
l'association phytosociologique
la " Chênaies pubescentes méditerranéennes autour du Laurier-sauce
"
( Voir
plus loin le
document 5310_1 du Muséum National d'Histoire Naturelle
).
La
présence d'un parc forestier depuis longtemps laissé au soin de sa
seule
évolution pourrait expliquer
ces ensembles de fourrés assimilés
pour faire bref, par leur espèces méridionales, à un
matorral méditerranéen,
bien que le terme ne soit pas vraiment approprié, désignant
des groupements situés
bien plus au sud de la France.
Mais si
pendant longtemps on a pu croire à l'introduction artificielle de ces
espèces qu'ignorait la Flore de notre région,
on peut tout aussi penser à la
lueur des inventaires effectués dans une
zone bien plus large englobant ce parc
qu'on a affaire ici à des
conditions climatiques, hydrologiques,
géologiques et d'éclairement
qui peuvent convenir
naturellement à l'existence d'une
telle végétation.La zone principale d'expansion des principales espèces qui se trouve au nord-ouest du vieux parc correspond également à la zone où la voie ferrée s'est installée à l'aide du premier tunnel de la ligne reliant Brive à Toulouse dont
les travaux remontent à la fin du 19 ème siècle , Y-a-il eu alors
un abandon de l'exploitation agricole de cette zone avec un retour progressif aux landes et installation de la végétation qui est l'objet de cet article ?
Allure
générale printanière de
l'ancien parc en contrebas de la butte de Chèvrecujols
Il ya pour l'instant peu de
données sur l'élaboration de ce parc, mais certainement
il est plus que centenaire aux dires des personnes
les mieux informées du secteur.
C'est un ensemble boisé qui se trouve immédiatement
en
contrebas de la route arrivant au quartier rural de Chèvrecujols depuis
les grottes de Saint-Antoine.
Ce bois occupant exactement dans sa partie haute la transition
géologique entre
les derniers grès grossiers
du bassin de Brive et les premières couches
d'argiles et
de
dolomies typique de l'Hettangien (i2a et i2b du Lias)
Carte
géologique du secteur sus-est de la commune de Brive tiré de Géoportail
Ce substrat
basique est à l'origine
des les puys et
sommets de la
commune
-
le Puy Blanc
: sommet de la commune avec 313 m, en partie sur la commune de
Noailles,
- le Puy Lenty, haut
lieu de la biodiversité de la commune,
- le Puy de
Chèvrecujols relié par
une crête à celui du
Chastanet très voisin,
- le
Puy Redon et Puy Laborie : ceux-ci en limite également avec la commune
de
Noailles,
- et
enfin le petit sommet dit du "pied du Causse" vers le village de Champ.
Ce bois dit de
Chèvrecujols
s'étend sur 3 à 4 hectares et si on parle de parc, c'est qu'on
y
rencontre quelques aménagements
Ainsi
on y voit une belle série de bancs directement taillés sur les
derniers grès massifs de Brive (i1) que relaient plusieurs
chemins
que le manque d'entretien rend de plus en plus incertains.
Cet
ensemble de bancs au différent design constitue un beau patrimoine
assez ignoré des habitants de la commune.
Le parc se pare d'une végétation
luxuriante et parfois exotique, amplifiée par l'envahissement
des bambous flêches dans les
conditions plus humides qu'entrainent les argiles calcaires
qui se
sont déposées sur les dépressions du socle gréseux.
Un premier
relevé
botanique effectué en 2010 a permis au sein du vieux parc de déterminer
environ 90 espèces ligneuses dont
beaucoup bien sûr,
sont représentatives de nos
forêts limousines habituelles.
Les récentes prospections
réalisées en
dehors de ce parc abandonné, dans ses prolongements nord et sud
se situent dans
des conditions
naturelles de substrat assez variables, parfois différentes comme au
nord
où la végétation se développe sur un substrat plus sableux et plus sec, propice à la lande à éricacées.
La lande aux bruyères basses se développent
dans les substrats plus secs
Ci desssus, au centre l'Hélianthème en
ombelle (Cistus ombellatus)
ressortant d'autant mieux en hiver
dans la lande à éricacées (Callune, Bruyère cendrée, Brande
et grand Ajonc)
Un
des traits les plus remarquables qui sautent aux yeux lorsqu'on explore
ce secteur
est de se trouver souvent au sein d'une végétation sempervirente,
un aspect général auquel nous ne sommes pas habitués surtout en hiver
dans nos régions.
Cette végétation sempervirente constitue bien sûr l'intérêt majeur de
ce secteur.
Dans la série d'espèces remarquables pour la région et
plus ou moins caractéristiques du milieu de
la "
Chênaies pubescentes méditerranéennes autour du Laurier-sauce
"
voici
la
liste des arbustes sempervirents présents
par ordre
de fréquence dans notre secteur, liste à comparer par la
suite avec
la composition présentée avec celle
des cahiers-habitats
natura2000 :
Viburnum tinus (nombre estimé de pieds > 500)
Phillyrea media
(nombre estimé de
pieds > 300) Phillyrea latifolia (peut être ; nombre estimé de
pieds > 10)
Ruscus
aculeatus (nombre
estimé de pieds >300)
Ilex
aquifolium (nombre
estimé de pieds
> 150)
Rhamnus alternus
(nombre estimé de
pieds > 100)
Elaeagnus
x submacrophylla (nombre estimé de
pieds > 80)
Laurus
nobilis (nombre
estimé de pieds
> 80)
Arbustus unedo (nombre estimé de
pieds > 30)
liste complémentaire d'arbustes
sempervirents présents également à Brive :
Buxus
sempervirens
(nombre
estimé de pieds >
40)
Prunus
laurocerasus (nombre estimé de pieds >
150)
Prunus lusitanica
(nombre estimé de pieds >
25)
Taxus
baccata (nombre
estimé de pieds >
30) Quercus suber (nombre
estimé de pieds < 3)Pseudosasa japonica occupe de larges surfaces
dans l'ancien parc
Après
la liste caractéristique des "Chênaies
pubescentes méditerranéennes à
Laurier-sauce" ci-dessous
un
long tableau avec plus d'informations reprendra les nombreuses espèces
significatives de cette zone de Brive.
Voici en référence un extrait du document tiré des cahiers-habitats natura2000 émis par inpn.mnhn.fr
(Inventaire national du patrimoine naturel, Muséum National d'Histoire Naturelle)
"les Chênaies
pubescentes méditerranéennes à
Laurier-sauce"
http://inpn.mnhn.fr/telechargement/documentation/natura2000/cahiers-habitats
Taillis
de Laurus nobilis 5310 code corine 32.216
Chênaies
pubescentes méditerranéennes à
Laurier-sauce
Caractères
diagnostiques de l’habitat
Espèces
« indicatrices » du type d’habitat : En retrait et en
italique les
espèces non présentes dans le secteur présenté à Brive.
Arbousier
Arbutus unedo
Chêne
pubescent Quercus humilis
Chêne
vert Quercus ilex
Filaria
à larges feuilles Phillyrea latifolia
Houx
Ilex aquifolium
Laurier-sauce
Laurus nobilis
Lierre
Hedera helix
Millepertuis
androsème Hypericum androsaemum
Pervenche
intermédiaire Vinca difformis
Viorne
tin Viburnum tinus
Aliboufier
Styrax officinalis
Alouchier
Sorbus aria
Arisarum
vulgaire Arisarum vulgare
Brachypode
des forêts Brachypodium sylvaticum
Céphalanthère
rouge Cephalanthera rubra
Chèvrefeuille
de Toscane Lonicera etrusca
Cormier
Sorbus domestica
Cornouiller
mâle Cornus mas
Cornouiller
sanguin Cornus sanguinea
Doradille
onoptère Asplenium onopteris
Ellébore
fétide Helleborus foetidus
Épervière
des murs Hieracium murorum
Épipactis
à petites feuilles Epipactis microphylla
Fragon
piquant Ruscus aculeatus
Garance
voyageuse Rubia peregrina
Géranium
pourpre Geranium robertianum subsp.
purpureum
Gesce
à feuilles larges Lathyrus latifolius
Hippocrépide
faux baguenaudier Hippocrepis emerus
Laîche
à deux épis Carex distachya
Mélitte
à feuilles de mélisse Melittis melissophyllum
Myrte
Myrtus communis
Pulicaire
odorante Pulicaria odora
Rosier
toujours vert Rosa sempervirens
Smilax
rude Smilax aspera
Violette
à feuilles sombres Viola scotophylla
Caractéristiques
stationnelles
Étage
thermo-méditerranéen, entre 20 et 80 m d’altitude, plus
rarement
mésoméditerranéen jusque vers 200 m.
Climat
particulièrement clément (chaud).
Bordures
de dépressions exploitées par l’homme, vallons frais à
humides.
Végétation
résiduelle dont l’étendue est très réduite actuellement.
Installé
aussi bien sur calcaire que sur silice.
Roches-mères
: colluvions épaisses.
Sols
colluviaux épais, de type brun, à bonne activité biologique
et
présentant un bilan hydrique favorable en relation
avec
les conditions stationnelles « confinées ».
Variabilité
Un
type principal : chênaie pubescente méditerranéenne à
Laurier-sauce
[Lauro nobilis-Quercetum pubescentis].
Variations
secondaires :
-
selon le substrat :
•
variante sur matériaux issus de roches calcaires : avec Mélitte
à
feuilles de mélisse (Melittis melissophyllum), Primevère de
Colonna
(Primula officinalis subsp. columnae),
•
variante sur matériaux issus de roches siliceuses avec présence
éventuelle
du Chêne liège (Quercus suber), avec l’Arbousier
(Arbutus unedo), le Myrte (Myrtus communis)… ;
-
selon l’altitude :
•
forme de basse altitude où peuvent se rencontrer le Pistachier
lentisque
(Pistacia lentiscus) et le Myrte,
•
forme légèrement plus élevée dépourvue de ces espèces.
N.B.
: le Laurier-sauce existe également dans quelques individus
de
chênaies vertes à Arisarum vulgaire (Arisarum vulgare) (voir
la
fiche « Yeuseraies » 9340-2 dans les « Cahiers d’habitats »
forestiers).
Physionomie,
structure
Peuplements
arborescents fortement dominés par le Chêne pubescent
(Quercus humilis) accompagné par le Chêne vert
(Quercus
ilex) dispersé, plus rarement le Chêne liège.
La
sous-strate inférieure est constituée par le Laurier-sauce et
l’If
(Taxus baccata), ce dernier peu recouvrant.
La
strate arbustive est très diversifiée avec la Viorne tin
(Viburnum
tinus), l’Arbousier, le Filaire à larges feuilles
(Phillyrea
latifolia), le Rosier toujours vert (Rosa sempervirens),
le
Chèvrefeuille de Toscane (Lonicera etrusca), le
Cytisophylle
à feuilles sessiles (Cytisophyllum cytisophyllus), le
Cornouiller
sanguin (Cornus sanguinea)…
Nombreuses
lianes en draperies : Smilax rude (Smilax aspera),
Clématite
flammette (Clematis flammula), Tamier commun (Tamus
communis), Lierre (Hedera helix)…
La
strate herbacée est moyennement recouvrante avec la
Garance
voyageuse (Rubia peregrina), l’Arisarum vulgaire, le
Géranium
pourpre (Geranium robertianum subsp. purpureum),
l’Épervière
des murs (Hieracium murorum), le Brachypode des
forêts
(Brachypodium sylvaticum)…
Tableau des
espèces présentes dans l'ensemble du secteur de Brive présenté
Quelques
fiches sur les espèces caractéristiques qui apparaissent en
bleu
ou en inversion vidéo lorsque le pointeur passe dessus
sont consultables à partir des éléments de ce tableau, les photos
incluses dans ce tableau permettent aussi cette consultation.
Nom latin |
C=caduc ou S=Sempirent |
Nom français |
Famille |
Présence secteur |
Commentaires
|
origine |
|
|
Acacia dealbata |
C |
Mimosa
d'hiver |
Fabaceae |
Chastanet |
plusieurs
bosquets
|
introduit
d'Australie,
début 19 ème siècle |
|
|
Acer campestre |
C |
Érable
champêtre |
Aceraceae |
présent |
|
Europe |
|
|
Acer monspessulanum |
C |
Érable
de Montpellier |
Aceraceae |
à rechercher |
Proche
sur Causse corrézien |
Arbre
du pourtour méditerranéen |
|
|
Acer platanoides |
C |
Érable
plane |
Aceraceae |
présent |
|
Europe |
|
|
Acer pseudoplatanus |
C |
Érable
sycomore |
Aceraceae |
présent |
|
Europe
centrale et occidentale |
|
|
Amelanchier
ovalis |
C |
Amélanchier |
Rosaceae |
vieux
parc |
ne
semble pas se propager
|
Europe
centrale et méridionale |
|
|
Amélanchier
|
Arbousier
|
|
|
Arbutus
unedo |
S |
Arbousier |
Ericaceae |
vieux
parc
et çà et là |
se
propage lentement
|
Pourtour
méditerranéen occidental
|
|
|
Arum italicum |
|
Arum
d'Italie |
Araceae |
présent
|
|
Sud-ouest
Europe
|
|
|
Buglossoides purpurocaerulea =
Lithospermum purpurocaeruleum |
C
|
Grémil
bleu pourpre |
Boraginaceae |
présent |
entre vieux parc et route
|
Sud-ouest
Europe |
|
|
Buxus sempervirens |
S |
Buis
commun |
Buxaceae |
présent |
|
Europe
centrale et méridionale |
|
|
Calluna vulgaris |
S
|
Callune |
Ericaceae |
présent |
|
Europe
|
|
|
Grémil
bleu pourpre |
Hélianthème en ombelle
|
|
|
Carpinus betulus |
C |
Charme |
Betulaceae |
présent |
|
Europe,
surtout centrale
|
|
|
Castanea sativa |
C |
Châtaignier |
Fagaceae |
présent |
Quelques
très vieux arbres plantés
|
|
|
|
Cercis siliquastrum |
C |
Arbre
de Judée |
Fabaceae |
présent |
|
Sud
de l'Europe et de l'ouest de l'Asie.
|
|
|
Cistus
umbellatus
= Halimium
umbellatum |
C |
Hélianthème
en ombelle |
Cistaceae |
Espèce emblématique des landes de Brive, bien présent dans la zone d'expansion du
groupement végétal en zone découverte.
|
|
|
Clematis flammula |
C |
Clématite
flammette |
Renonculaceae |
à rechercher
sur les marnes
|
|
|
Clematis vitalba |
C |
Clématite
des haies |
Renonculaceae |
présent |
|
commun
|
|
|
Cornus mas |
C |
Cornouiller
mâle |
Cornaceae |
Quelques
exemplaires sur le pourtour de la zone
|
|
|
Cornus sanguinea |
C |
Cornouiller
sanguin |
Cornaceae |
présent |
|
très
commun
|
|
|
Corylus avellana |
C |
Noisetier |
Corylaceae |
présent |
|
très
commun
|
|
|
Cotoneaster franchetii
|
S |
Cotonéaster
de Franchet |
Rosaceae |
présent, souvent planté et se propage sur la zone
marno-calcaire |
|
|
Cotoneaster_x_watereri |
S |
Cotonéaster
hybride |
Rosaceae |
présent, planté
se propage dans
les soius-bois
|
|
|
Crataegus monogyna |
C |
Aubépine
à un style |
Rosaceae |
présent |
|
commun |
|
|
Cydonia oblonga |
C |
Cognassier |
Rosaceae |
présent |
sur le pourour
|
Asie
Sud-Ouest |
|
|
Cytisus scoparius |
C |
Genêt
à balais |
Fabaceae |
présent |
|
très
commun |
|
|
Elaeagnus x submacrophylla |
S |
Chalef
de Ebbing |
Elagnaceae |
Originaire du
japon, ce chalef se propage dans de nombreux secteurs, avec une
préférence pour les endroits humides |
|
|
Chalef
de Ebbing |
Bruyère
à balais |
|
|
Erica cinerea |
C |
Bruyère
cendrée |
Ericaceae |
présent |
|
|
|
|
Erica
scoparia |
C |
Bruyère
à balais |
Ericaceae |
présent, la bruyère caractéristique de Brive qui
donne de la hauteur à la lande.
|
|
|
Evonymus europaeus |
C |
Fusain
d'Europe |
Celastraceae |
présent |
|
très
commun
|
|
|
Ficus
carica |
C |
Figuier |
Moraceae |
présent |
sur le pourtour
|
|
|
|
Forsythia suspensa |
C |
Forsythia |
Oleaceae |
planté sans
propagation
|
|
|
Fraxinus excelsior |
C |
Frêne
élevé |
Oleaceae |
présent |
|
très
commun |
|
|
Genista anglica |
C |
Genêt
d'Angleterre |
Fabaceae |
présent |
ourlet
forestier, lande
|
peu
commun sur Brive
|
|
|
Genista pilosa |
C |
Genêt
poilu |
Fabaceae |
présent |
ourlet
forestier |
|
|
|
Hedera helix |
S |
Lierre
grimpant |
Araliaceae |
présent |
|
très
commun |
|
|
Helleborus foetidus |
|
Éllébore
fétide |
Ranunculaceae
|
présent
|
butte dolomitique
|
|
|
|
Hieracium murorum |
C
|
Épervière
des murs |
Asteraceae
|
présent |
|
commun
|
|
|
Hippocrepis emerus |
C |
Coronille
émérus |
Fabaceae |
présent dans le vieux parc sous un couvert important
|
|
|
Coronille
émérus |
Millepertuis
androsème |
|
|
Hypericum androsaemum |
C |
Millepertuis
androsème |
Hypericaceae |
présent |
|
méditerranéen-atlantique |
|
|
Ilex aquifolium |
S |
Houx |
Aquifoliaceae |
présence
importante en fond de vallon avec le Fragon épineux
|
|
|
Jasminum nudiflorum |
S |
Jasmin
d'hiver |
Oleaceae |
présent |
planté
|
Chine |
|
|
Juglans regia |
C |
Noyer
commun |
Juglandaceae |
présent à
proximité
|
|
|
Juniperus communis |
S |
Genévrier
commun |
Cupressaceae |
présent |
|
|
|
|
Laburnum anagyroides |
C |
Cytise
aubour |
Fabaceae |
présent au sud
du vieux parc
|
méridional
montagnard |
|
|
Genévrier
commun |
Laurier
sauce |
|
|
Laurus
nobilis |
S |
Laurier
sauce |
Lauraceae |
présent, arbuste de base du groupement méridional,
semble y avoir plusieurs variétés
|
|
|
Ligustrum ovalifolium |
S |
Troène
à feuilles ovales |
Oleaceae |
présent |
planté
|
Japon |
|
|
Ligustrum vulgare |
C |
Troène
commun |
Oleaceae |
présent |
|
très
commun
|
|
|
Ligustrum lucidum W.T.Aiton |
|
Troène
de Chine
|
Oleaceae |
à
vérifier
|
|
|
|
|
Lonicera japonica |
|
Chèvrefeuille
du Japon |
Caprifoliaceae |
présent
|
|
|
|
|
Lonicera periclymenum |
C |
Chèvrefeuille
des bois |
Caprifoliaceae |
présent |
|
commun
|
|
|
Lonicera xylosteum |
C |
Camérisier |
Caprifoliaceae |
à rechercher
|
|
|
Malus sylvestris |
C |
Pommier
sauvage |
Rosaceae |
présent |
|
|
|
|
Melittis melissophyllum |
|
Mélitte
à feuilles de mélisse |
Lamiaceae
|
un pied sur le versant
est de la butte Chèvrecujols
|
|
|
Mespilus germanica |
C |
Néflier
d'Allemagne |
Rosaceae |
présent à
proximité
|
|
|
Phillyrea latifolia (traité avec le suivant) |
S |
Alavert
, Aouret |
Oleaceae |
Quelques
Phillyrea à Brive ont des rejets à feuilles très larges et à base
subcordée correspondant à la description de Flora Gallica, mais les
feuilles possèdent également des dents très marquées. |
|
|
Phillyrea
media |
S |
Alavert
, Aouret |
Oleaceae |
très présent
sur une large zone, se propage, il est peut être dans son
milieu naturel |
|
|
Pinus pinaster |
S |
Pin
des Landes |
Pinaceae |
présent |
|
|
|
|
Pinus pinea |
S |
Pin
pignon |
Pinaceae |
présent |
|
Région
méditerranéenne
|
|
|
Pinus sylvestris |
|
Pin
sylvestre |
Pinaceae |
présent |
|
|
|
|
Platanus acerifolia |
C |
Platane |
Platanaceae |
présent |
|
|
|
|
Alavert
, Aouret |
Laurier-cerise,
Laurier palme, Laurier du Caucase |
|
|
Populus alba |
C |
Peuplier
de Hollande |
Salicaceae |
présent |
|
|
|
|
Populus nigra |
C |
Peuplier
noir |
Salicaceae |
à vérifier |
|
|
|
|
Populus tremula |
C |
Tremble |
Salicaceae |
présent |
|
|
|
|
Populus X canescens |
C |
Peulier
grisard |
Salicaceae |
présent |
|
|
|
|
Prunus avium |
C |
Merisier |
Rosaceae |
présent |
|
|
|
|
Prunus cerasifera f. atropurpurea |
C |
Cerisier
acide |
Rosaceae |
présent |
|
Asie
Sud-Ouest |
|
|
Prunus laurocerasus |
S |
Laurier-cerise,
Laurier palme, Laurier du Caucase |
Rosaceae |
présent |
|
Sud-Est
Europe |
|
|
Prunus lusitanica |
S |
Laurier
du Portugal |
Rosaceae |
présent |
|
Portugal |
|
|
Prunus mahaleb |
C |
Cerisier
de sainte Lucie |
Rosaceae |
présent |
|
|
|
|
|
|
|
|
Prunus spinosa |
C |
Prunelier |
Rosaceae |
présent |
|
|
|
|
Pseudosasa japonica |
S |
Bambou
flèche |
Gramineae |
présent |
grande
expansion sur la zone humide di vieux parc
originaire
du Japon |
|
|
Pyracantha coccinea |
S |
Buisson
ardent |
Rosaceae |
présent |
|
Asie
Mineure |
|
|
Pyrus pyraster |
C |
Poirier
sauvage |
Rosaceae |
|
proche |
|
|
|
Quercus
humilis |
C |
Chêne
pubescent |
Fagaceae |
présent |
|
|
|
|
Quercus ilex |
|
Chêne
vert
|
Fagaceae
|
|
|
|
|
|
Quercus petraea |
C |
Chêne
sessile |
Fagaceae |
présent |
|
|
|
|
Chêne
pubescent |
Nerprun
alaterne |
|
|
Quercus robur |
C |
Chêne
pédonculé |
Fagaceae |
présent |
|
|
|
|
Quercus suber |
S |
Chêne-liège |
Fagaceae |
présent mais
semble vouloir disparaître |
|
|
Rhamnus alaternus |
S |
Nerprun
alaterne |
Rhamnaceae |
présent |
|
|
Robinia pseudoacacia |
C |
Robinier,
Acacia |
Fabaceae |
présent |
Introduit
depuis l'Amérique du Nord en Europe à parir de 17 ème siècle , a
conquis depuis de vastes étendues dont une part de la plaine du Danube.
|
|
|
Rosa arvensis |
C |
Rosier
rampant |
Rosaceae |
présent |
|
|
|
|
Rosa canina |
C |
Eglantier |
Rosaceae |
présent |
|
|
|
|
Rosa sempervirens |
S
|
Églantier
sempervirent
|
Rosaceae |
à rechercher
|
Europe
méridionale, du Portugal à la Turquie
|
|
|
Rubia peregrina |
S
|
Garance
voyageuse
|
Rubiaceae
|
présent
|
|
|
|
|
Rubus caesius |
C |
Ronce
bleue |
Rosaceae |
présent |
|
|
|
|
Rubus sp |
C |
Ronce |
Rosaceae |
|
|
|
|
|
Ruscus
aculeatus |
S |
Petit-houx,
Fragon épineux |
Liliaceae |
présent |
|
|
|
|
Salix alba |
C |
Saule
blanc |
Salicaceae |
présent |
|
|
|
|
Salix caprea |
C |
Saule
marsault |
Salicaceae |
présent |
|
|
|
|
Salix cinerea |
C |
Saule
cendré |
Salicaceae |
présent |
|
|
|
|
Petit-houx,
Fragon épineux |
Alisier
torminal |
|
|
Sambucus nigra |
C |
Sureau
noir |
Caprifoliaceae |
présent |
|
commun
|
|
|
Smilax aspera |
S
|
Salsepereille
d'Europe
|
Smilacaceae
|
Non
présent |
à
rechercher
Proche à Chasteaux
|
Région
méditerranéenne
|
|
|
Sorbus domestica |
C |
Cormier |
Rosaceae |
vieil arbre à
la Montade |
Europe
méridionale |
|
|
Sorbus torminalis |
C |
Alisier
torminal |
Rosaceae |
présent |
|
Europe,
surtout centrale |
|
|
Spartium
junceum |
C |
Spartier
à tiges de jonc |
Fabaceae |
présent sur
marnes
|
Europe
méridionale |
|
|
Symphoricaros albus |
C |
Symphorine |
Caprifoliaceae |
présent |
|
Amérique
du Nord |
|
|
Spartier
à tiges de jonc |
If
commun |
|
|
Syringa vulgaris |
C |
Lilas
commun |
Oleaceae |
présent |
proche |
Asie
Mineure |
|
|
Taxus
baccata |
S
|
If
commun
|
Taxacea
|
présent |
|
Europe
; Caucase ; Algérie
|
|
|
Tilia cordata |
C |
Tilleul
des bois |
Tiliaceae |
présent |
|
Europe
|
|
|
Tilia platyphyllos |
C |
Tilleul
à larges feuilles |
Tiliaceae |
présent |
|
Europe
centrale et méridionale
|
|
|
Ulex europaeus |
C |
Grand
Ajonc |
Fabaceae |
présent |
|
Europe
occidentale
|
|
|
Ulex minor |
C |
Ajonc
nain |
Fabaceae |
présent |
|
Europe
occidentale
|
|
|
Ulmus glabra |
C |
Orme
glabre |
Ulmaceae |
présent |
|
|
|
|
Ulmus minor |
C |
Petit
Orme |
Ulmaceae |
présent |
|
|
|
|
Viburnum lantana |
C |
Viorne
mancienne |
Caprifoliaceae |
présent sur marnes
|
Europe
centrale et méridionale |
|
|
Viburnum rhytidophyllum |
S |
Viorne
à feuilles ridées |
Caprifoliaceae |
présent |
|
|
|
|
Viorne
à feuilles ridées |
Viorne-tin |
|
|
Viburnum
tinus |
S
|
Viorne-tin |
Caprifoliaceae |
oui
|
|
méditerranéen |
|
|
Vinca difformis |
S
|
Pervenche
difforme |
Apocynaceae
|
Peut être à
rechercher et à différencier de la petite Pervenche
|
|
|
Vinca minor
Vinca major |
S
|
Petite
Pervenche
Grande Pervenche |
Apocynaceae
|
La petite
Pervenche occupe le sol sur une large partie du sol du vieux parc.
|
|
|
Viola alba Besser subsp. scotophylla |
C |
Violette
à feuilles sombres |
Violaceae |
en régression
sur les marnes
|
subméditerranéen |
|
|
Vitis vinifera |
C
|
Vigne |
Vitaceae |
présent en
témoin d'anciennes cultures |
|
|
Yucca gloriosa |
S
|
Yucca |
Liliaceae |
Semble souvent
abandonné dans la nature par les jardiniers, s'installe alors cà et là.
|
|
|
Chemin de crête sur les dolomies plus
sèches vers les réservoirs de Chèvrecujols ;
au dessous chemin forestieriau milieu des arbustes sempervirents.
L'expansion arbustive sur les terrains marno-calcaires laissés à
l'abandon sur la butte de Chèvrecujols
peut se faire au détriment de la
strate herbacée comprenant quelques espèces remarquables en Région
Limousin :
Le Tétragonolobe maritime (Lotus
maritimus) sur son seul site connu en Limousin
Le Mélilot
élevé (Melilotus altissimus)
L'Erigéron
acre (Erigeron acris)
L'Inule
à feuilles de saule (Inula salicina)
Le
Tabouret des champs (Thlaspi
arvense)
La
Céphalanthère rouge (Cephalanthera
rubra) s'est établie sous le couvert forestier du sommet de
la butte.
Dans
la liste cliquable des huit groupements phytosociologiques qui suivent
on pourra retrouver des éléments présentés
dans le tableau qui pourraient donc des évoquer des bribes
des associations présentées. Les documents de cette liste sont tirés des cahiers-habitats natura2000 émis par inpn.mnhn.fr
(Inventaire national du patrimoine naturel, Muséum National d'Histoire Naturelle)
L' Alavert (Phillyrea
media) s'étend vers la Montade
La
chênaie verte thermo-atlantique :
Quelques
autres espèces, très
caractéristiques comprennent diverses
méditerranéennes plus ou moins strictes comme l’Arbousier Arbutus
unedo, l’Alaterne Rhamnus alaternus ou la Clématite brûlante Clematis
flammula ; le Laurier-tin Viburnum tinus, espèce ornementale, y est
naturalisée et s’y ressème très bien. Le reste des espèces emprunte
surtout au cortège de la chênaie pubescente - Erable de Montpellier,
Garance voyageuse etc. - mais il faut noter qu’en raison de la densité
du couvert arboré et du peu de lumière filtrant jusqu’au sol, la strate
herbacée de la chênaie verte est souvent d’une grande pauvreté :
quelques rares espèces tolérantes à l’ombre comme le Lierre, la petite
Pervenche le Fragon, l’Arum d’Italie (tous à feuillage persistant !) y
sont
généralement dominantes.
la
strate ligneuse (arbres, arbustes,
lianes) le manteau
associé à l’habitat est la fruticée calcicole à Garance et Viorne
lantane (RUBIO PEREGRINAE-VIBURNETUM LANTANAE) représentée ici par une
sous-association plus thermophile à Quercus ilex, Phillyrea latifolia,
Arbutus unedo
*Arbutus
unedo, Clematis flammula, *Osyris alba, *Phillyrea latifolia, Quercus
ilex, Rhamnus alaternus, *Rosa sempervirens, (Viburnum tinus)
Acer
campestre, Acer monspessulanum, Arum italicum, Brachypodium pinnatum,
Carex flacca, Crataegus monogyna, *Daphne laureola, Epipactis
helleborine, Fraxinus angustifolia ssp.oxycarpa, Hedera helix, Iris
foetidissima, Laurus nobilis, Ligustrum vulgare, Quercus pubescens,
Rubia peregrina, Ruscus aculeatus, Sorbus torminalis, Tamus communis,
Viburnum lantana
Genetta
genetta
Cyrtaspis
scutata, Ephippiger ephippiger, Leptophyes punctatissima, Oecanthus
pellucens, Meconema meridionale, Pholidoptera griseoaptera
Hypnum
cupressiforme, Pleurochaete squarrosa, Scleropodium purum,
Tortula ruraliformis
Cortinarius
aurilicis, Cortinarius chavassutii, Cortinarius variiformis, Lactarius
atlanticus, Leccinum lepidum, Mycena quercus-ilicis, Russula ilicis,
Scenidium nitidum
Valeur
biologique
Sa
valeur paysagère est très forte car elle confère aux
biotopes rocheux auxquels elle est le plus souvent associée un
caractère méditerranéen accusé.
La
valeur floristique de
l’habitat est surtout marquée plusieurs plantes
méditerranéennes trouvent refuge : Arbousier, Alaterne, Osyris…mais
elle reste modeste à l’intérieur des terres, hormis la présence parfois
abondante du Filaria
Menaces
Les
principales menaces sont liées à l’urbanisation. leur
état de conservation est mauvais (pénétration d’espèces
exotiques ou horticoles, cortège spécifique incomplet, eutrophisation
de la strate herbacée, piétinement…).
Fourrés
sur sols acides [Ulici-Cytision striati, Sarothamnion scoparii 31.84,
31.85]
Physionomie-écologie
: On a là des formations buissonnantes caractérisées par une strate
dominante de ligneux à feuilles caduques
d’une taille moyenne de
l’ordre de 2 à 3 mètres. D’un point de vue physionomique, on les
observe au voisinage des landes dites hautes.
A Brive,
ces fourrés ne couvrent pas de grandes surfaces homogènes mais sont
fréquents.
Ils forment
avec les milieux ouverts ou en marge des milieux forestiers des
mosaïques avec les
habitats
voisins, ils constituent alors des milieux
de transition.
Il
s’agit de séries dynamiques souvent liées à l’abandon de prairies
anciennement cultivées
mais de faible capacité
agronomique ou de
landes autrefois pâturées sur un mode extensif.
La nature du sous sol, le
type
de sol déterminent l’apparition de deux
grands types d’habitats :
•
Les fourrés à genêts à balais ou brandes sur sols faiblement acides, ou
sur sols acides thermophiles.
• Les fourrés à ajoncs
d’Europe
sur sols acides mésophiles voire
hydromorphes.
Le recouvrement est
maximum
(100%), par définition le fourré est
difficilement pénétrable.
Le Genêt à balais comme
l’Ajonc
d’Europe sont des espèces héliophiles,
mellifères et acidiphiles à large spectre, elles possèdent en outre des
caractères anatomophysiologiques qui
leur
confèrent des aptitudes
exceptionnelles à coloniser des sols pauvres.
Le genêt à balais qui a
peu de
feuilles possède
une écorce chlorophyllienne, c’est donc la plante
entière
qui par
ses organes aériens assure la photosynthèse. L’ajonc d’Europe comme la
plupart des légumineuses héberge au sein de nodosités racinaires
des bactéries symbiotiques assurant une fixation de l’azote
atmosphérique entraînant à terme un enrichissement du sol.
Phytosociologie et
correspondances typologiques : PVF 2004
•
CYTISETEA SCOPARIO-STRIATI Rivas-Martinez 1975 : végétations arbustives
dominées par des Fabacées sur des sols profonds, subacides à acides ◦
CYTISETALIA
SCOPARIO-STRIATI Rivas-Martinez 1975 ■ Ulici europaei-Cytision striati
Rivas-Martinez, Bascnes, T.E. Diaz, Fernandez Gonzalez & Loidi
1991
:
communautés
thermo-atlantiques
■ Sarothamnion scoparii
Tüxen
ex Oberdorfer 1957 : communautés
atlantiques et continentales : COR 1991
• 31.84 Landes
à
Genêts
• 31.85 Landes
à
Ajoncs
DYNAMIQUE
: Ces fourrés peuvent être soumis à une dynamique importante. Ils
doivent évoluer vers une chênaie à chênes tauzins sur les sols les
mieux drainés ou vers une
chênaie à
chênes pédonculés sur les
substrats plus humides..
Espèces indicatrices :
Cytisus
scoparius, Erica scoparia, *Pyrus
cordata, Ulex europaeus
Espèces accompagnatrices
: Castanea sativa, Frangula alnus, Lonicera periclymenum, Populus
tremula, Pteridium aquilinum, Pyrus pyraster,
Quercus robur, Rubia
peregrina,
Rubus section Fruticosi
(sous-section Discolores), Rubus section Corylifolii, Sorbus
torminalis,
Salix
acuminata,
Ulmus minor
Bryophytes : Hylocomium
splendens, Hypnum cupressiforme, Pleurozium
schreberi, Scleropodium purum
Insectes : Leptophyes
punctatissima, Phaneroptera falcata, Phaneroptera
nana, Tettigonia viridissima
Valeur biologique : Cet
habitat
n’héberge pas d’espèces végétales
protégées.
Son intérêt biologique
réside
dans le fait qu’il s’agit d’un habitat de
transition.
Menaces
: L’aspect touffu des fourrés, leur situation en marge de milieux plus
faciles à identifier, la difficulté à prendre en compte une approche
dynamique des paysages, amènent trop
fréquemment les aménageurs et
les responsables de gestion à pratiquer des « nettoyages » et à faire
disparaître ce type d’habitats.
Fourrés pré
forestiers
Sambuco-Salicion capreae
Physionomie - écologie :
On
a là des communautés de coupes et de clairières forestières sur sols
calcaires
ou marno-calcaires
souvent
assez riches en azote.
Ces
formations sont fréquemment hétérogènes notamment du fait de la nature
plus ou moins hydromorphe du substrat,
du type de formation
forestière
qui les héberge ou encore du stade de leur évolution.
Il s’agit en
effet de groupements temporaires qui précèdent les associations
forestières.
Leur « durée de vie »peut
être
estimée à une vingtaine
d’années dans le cadre d’une évolution naturelle.
Les
ligneux - jeunes arbres, arbustes et arbrisseaux à feuilles
caduques
sont largement dominants,
avec
notamment des espèces pionnières comme
le Saule marsault (Salix caprea).
L’influence de la forêt
est
marquée par la présence d’espèces de demi-ombre comme le Sureau noir
(Sambucus nigra)
ou appartenant au manteau
forestier, le Chèvrefeuille
des bois (Lonicera periclymenum) et le Troène (Ligustrum vulgare).
Toutes
ces espèces se retrouvent ici en mélange avec des espèces
thermo-héliophiles comme les ronces (Rubus sp.).
Les thérophytes sont
par contre toujours des espèces héliophiles qui tendent à disparaître
lorsque le stade forestier finit par s’installer.
Ici ou là, la
strate arbustive peut être dominée par quelques arbres, spécialement
des essences qui supportent mal
la concurrence des
espèces
sociales, on
pourra y trouver le Bouleau verruqueux (Betula pendula) ou le Peuplier
tremble (Populus tremula).
Phytosociologie et
correspondances typologiques : PVF 2004
CRATAEGO
MONOGYNAE-PRUNETEA
SPINOSAE Tüxen 1962 : manteaux arbustifs,
fruticées et haies
•
Sambucetalia racemosae Tüxen 1950 : communautés des coupes forestières
◦ Sambuco racemosae-Salicion capreae Tüxen & Neumann in Tüxen
1950
COR 1991 31 872
Clairières à
couvert arbustif
Confusions
possibles : Dans notre région de plaine, l’habitat ne possède pas de
bonnes caractéristiques
(absence,
notamment,
du Framboisier, du Sureau
à grappes et de divers chèvrefeuilles non lianoïdes, si typiques des
étages montagnard et subalpin) ;
on y rencontre en mélange
des
essences
préforestières de bonne taille (Betula pendula, Salix caprea….),
des
espèces arbustives du manteau forestier ainsi qu’une strate herbacée
formée de plantes des clairières ouvertes
On remarquera cependant
l’absence d’arbres ayant atteint leur
développement mature comme on peut les trouver en pleine forêt
Dynamique
: Elle est toujours très importante et peut se traduire par une
succession rapide d’espèces
plus ou moins pionnières
accompagnée par
une fermeture rapide du milieu.
La forte densité des
individus
assurant le recouvrement total du sol ainsi que leur taille limitée,
inférieure à 3 mètres,
signent
une végétation de fourré.
Espèces
indicatrices : Betula pendula, Corylus avellana, Crataegus monogyna,
Hedera helix, Populus tremula,
Rubus fruticosus, Salix
capraea,
Sambucus nigra,
Insectes : Callophrys
rubi,
Gonepteryx rhamni, Nymphalis antiopa,
Nymphalis polychloros
Oiseaux : Luscinia
megarhynchos, Sylvia atricapilla, Troglodytes
troglodytes, Turdus merula, Turdus philomelos
Valeur
biologique : D’une manière très générale, on ne rencontre dans cet
habitat que des espèces banales,
la valeur patrimoniale
régionale est
donc généralement faible.
Cependant, en créant au
sein du
milieu
forestier un espace un peu plus ouvert,
la clairière à
couvert arbustif
favorise l’installation d’espèces végétales et animales d’interface.
Des oiseaux
comme le
Rossignol philomèle ou la
Fauvette à tête noire trouvent là des conditions favorables à leur
nidification.
Menaces : Ce type de
végétation, conséquence
des coupes de bois est peu prisé par les forestiers et
aura donc
tendance à disparaître rapidement dans les massifs soumis à une gestion
intensive.
Fourrés
mésophiles Prunetalia
spinosae 31.81, 31.83 Rédacteur : Guy Chézeau
Physionomie-écologie
:
Il
s’agit d’un ensemble de fourrés caractéristiques des lisières
forestières (chênaies et chênaies-charmaies),
des
haies et des
recolonisations des terrains boisés du domaine atlantique.
Ces
milieux
hébergent de nombreuses espèces à fruits charnus de couleur noire ou
rouge.
On
distinguera deux grands types d’habitats :
Les
fourrés médio – européens sur sols fertiles, riches en nutriments,
neutres ou alcalins.
Les
fruticées atlantiques des sols pauvres en calcaire ou décalcifiés,
à affinité mésoacidiphile.
Sur
les sols riches, se développe une formation très dense d’arbustes au
sein de laquelle le Prunellier est dominant ;
il
est la plupart du
temps associé à des ronces, au Troène, à l’Aubépine monogyne, au
Chèvrefeuille des bois ou au Sureau noir,
toutes
espèces
caractéristiques des lisières forestières et des sols riches notamment
en azote.
Les
sols pauvres laissent apparaître une formation moins
diversifiée au sein de laquelle les ronces sont dominantes
avec
la
Bourdaine, l’Ajonc d’Europe et constituent des haies et des buissons
(une fruticée)
Dans
les deux cas, ces formations correspondent à des
stades évolutifs conduisant vers la forêt
avec
une composition
floristique très proche du manteau.
Aux
stades avancés, on pourra
trouver quelques espèces arborescentes : érables champêtre ou de
Montpellier, ormes,
Chênes
pubescent sur sols chauds et secs ou Chênes
pédonculé sur sols plus frais, Charme, Châtaignier sur sols
décalcifiés.
La
faune associée à ces milieux est représentée par un
ensemble de groupes (oiseaux, reptiles, mammifères, insectes…)
regroupant
des espèces qui y trouvent à la fois leur nourriture et un
abri.
Les
nanophanérophytes très largement dominants assurent un
recouvrement maximum du sol
ce
qui limite d’autant le développement des
annuelles.
Phytosociologie
et correspondances typologiques : PVF 2004 :
•
CRATAEGO MONOGYNAE-PRUNETEA SPINOSAE Tüxen1962 ◦ Prunetalia spinosae
Tüxen 1952 :
communautés
arbustives des sols carbonatés ou plus ou
moins désaturés
■
Tamo communis-Viburnion lantanae Géhu & al.
1983
: communautés calcicoles à neutrophiles, mésophiles
■
Frangulo alni-Pyrion cordatae Herrera & al.1991 : communautés
acidiphiles thermoatlantiques
■
Ulici europaei-Rubion ulmifolii Weber 1997 : communautés acidiphiles
atlantiques
■
Pruno spinosae-Rubion radulae Weber 1997 : communautés mésophiles à
mésohygrophiles sur sols désaturés
COR
1991 :
•
31.81 Fourrés médio – atlantiques sur sols fertiles
•
31.83 Fruticées atlantiques des sols pauvres
Confusions
possibles : Beaucoup d’espèces de ces habitats se retrouvent dans les
sous bois non entretenus,
en
lisière des milieux forestiers où ils
constituent le manteau ;
c’est
donc la nature buissonnante qui doit
permettre de les identifier.
La
limite avec les groupements de
fourrés xérothermophiles n’est pas toujours facile à trouver,
c’est
l’absence du buis ou des genévriers qui permet de faire la différence.
En
milieu acidiphile sur sols décalcifiés, c’est l’absence du genêt à
balai ou des ajoncs que l’on recherchera
pour
les différencier des
fourrés sur sols acides.
Dynamique
: Lorsqu’ils ne sont
pas soumis à des méthodes de gestion drastiques avec broyage mécanique,
ce
qui est quand même la plupart du temps le cas, ces habitats
possèdent une dynamique très importante, spécialement sur sols riches.
Ils
peuvent alors évoluer rapidement vers le milieu pré-forestier avec
l’apparition de phanérophytes arborescents.
Espèces
indicatrices : Clematis alba, Cornus sanguinea, Corylus avellana,
Crataegus monogyna, Frangula alnus,
Hedera
helix, Ligustrum vulgare,
Lonicera periclymenum, Prunus spinosa, Rosa sp., Rubus sp., Sambucus
nigra,
Tamus
communis, Ulex europaeus, Viburnum lantana
Oiseaux
: Emberiza citrinella, Hippolais polyglotta, Lanius collurio,
Sylvia communis
Reptiles
: Coluber viridiflavus, Lacerta bilineata, Vipera aspis
Papillons
: Aporia crataegi, Brenthis daphne, Callophrys rubi, Eriogaster catax,
Gonopteryx rhamni, Hamaeris lucina,
Iphiclides
podalirius, Satyrium
acaciae, Satyrium pruni, Thecla betulae
Insectes
: Leptophyes punctatissima, Meconema thalassinum, Phaneroptera
falcata, Tettigonia viridissima
Mycologie
: Calocybe gambosa, Mitrophora semilibera, Tubaria
autochtona
Bryophytes
: Hypnum cupressiforme, Scleropodium purum
Valeur
biologique : Même s’ils n’hébergent pas d’espèces végétales ou animales
protégées,
ces
habitats doivent être considérés comme présentant une
valeur patrimoniale non négligeable
dans
le contexte actuel d’une
nature dite « ordinaire » fortement agressée par l’agriculture
productiviste
et
la multiplication des infrastructures.
Parce
qu’ils
assurent le gîte et le couvert à de nombreuses espèces animales,
ils
participent à l’existence de corridors biologiques au sein de milieux
très fragmentés.
Localement,
ils peuvent héberger quelques espèces
rares dans les genres trop souvent négligés des Rosa et des Rubus,
enfin
on y trouve les plantes hôtes de nombreux papillons du groupe des
théclas.
Menaces
: Le côté envahissant et mal aimé, car
souvent impénétrable, de ces habitats les soumet le plus souvent à
une
gestion humaine agressive (broyage mécanique pouvant être répété chaque
année, arrachage…).
Leur
grande capacité de régénération leur permet de
résister à cette pression
lorsqu’ils
ne sont pas totalement soumis à
une éradication définitive.
Fourrés
xéro-thermophiles
Berberidion 31.82 / 31.88 Rédacteur : David Suarez
Physionomie
- écologie
Les
fourrés xéro-thermophiles sont des formations arbustives denses qui se
développent sur des substrats carbonatés
ou basiques formés sur les
calcaires secondaires du Jurassique et du Crétacé supérieur.
Il s’agit
le plus souvent de peuplements de Genévrier commun Juniperus communis,
associés ou non à d’autres essences arbustives basses,
dont la
physionomie varie du fourré dense au voile épars, voire d’îlots
parsemant les pelouses calcicoles
auxquelles ils sont presque toujours
associés.
En fonction des conditions stationnelles, ces fourrés peuvent
revêtir un caractère primaire, notamment sur les corniches rocheuses ou
les fortes pentes soumises à des contraintes érosives bloquant la
dynamique évolutive naturelle de cet habitat.
Dans ces conditions, le
Buis Buxus sempervirens remplace alors souvent le genévrier et forme
des peuplements denses et monospécifiques.
En dehors de ces stations
particulières, il s’agit de formations secondaires instables issues de
pratiques agropastorales extensives anciennes.
En l’absence de
pastoralisme ou de gestion mécanique permettant la régénération du
genévrier et freinant le développement des jeunes arbres,
la dynamique
évolutive naturelle conduit à l’installation d’un boisement calcicole
(chênaie pubescente, chênaie verte atlantique).
Le
Genévrier est un arbuste répandu en Europe, des plaines jusqu’à l’étage
subalpin, dont la hauteur peut atteindre 7 à 8 mètres
et dont le port,
très variable, est en rapport avec les conditions environnementales.
Les sexes sont séparés et il existe des pieds mâles (plus nombreux mais
à sénescence plus précoce) et des pieds femelles.
La longévité moyenne
est de l’ordre de 70-100 ans mais un record de 2000 ans est connu.
La
maturité sexuelle est tardive (vers 10 ans) et la période de fertilité
optimale se situe entre 20 et 45 ans.
Le
Buis est, quant à
lui, un arbuste thermophile à affinités méditerranéo-montagnardes qui,
après une extension importante
à la période xéro-thermique (-
4000 à - 5000 ans), n’a pu se maintenir en plaine centre-atlantique
qu’à la faveur de biotopes particuliers
tels que les corniches
rocheuses, les sommets de falaises ou les pelouses calcicoles à sol
très superficiel où sa présence a un caractère relictuel.
COR
1991 : 31.82 Fruticées à Buis 31.88 Fruticées à
Genévriers communs
Directive
Habitats 1992 et Cahiers d’habitats :
5110
Formations stables xéro-thermophiles à Buxus sempervirens des
pentes rocheuses
5130
Formations à Juniperus communis sur landes ou pelouses calcaires
Confusions
possibles : Cet habitat peut être confondu avec d’autres fourrés.
Néanmoins, la dominance du genévrier ou du buis permet généralement de
le différencier des fruticées à pruneliers et troènes, sur sols plus
profonds, ou de la jeune chênaie pubescente, où les genévriers,
généralement âgés,
se raréfient au profit des chênes omniprésents.
En
cas de forte présence de la Brande (Erica scoparia), le Berberidion
peut également être confondu avec la lande sèche, qui se
développe
sur les sols acides. Dans ce cas la présence d’autres éricacées comme
la Bruyère cendrée (Erica cinerea) ou la Callune (Calluna vulgaris),
permet de faire aisément la différence entre ces 2 habitats.
Dynamique
: Formations secondaires issues de déforestations historiques anciennes
et de régimes agri-pastoraux (pacage
aussi d’une
reconstitution séculaire du tapis végétal après abandon des cultures,
les fourrés xéro-thermophiles évoluent naturellement vers la forêt
calcicole.
Cette évolution peut être plus ou moins rapide, en fonction
de l’épaisseur du sol.
Espèces
indicatrices
*Berberis vulgaris, Buxus sempervirens, Juniperus communis,
Prunus mahaleb, *Rhamnus alaternus, *Rhamnus saxatilis ssp infectoria,
*Rosa pimpinellifolia, *Spiraea hypericifolia ssp obovata
Espèces
accompagnatrices : Acer
monspessulanum, Brachypodium pinnatum, Cornus sanguinea, Erica
scoparia, Genista pilosa, Hedera helix, Laburnum anagyroides,
Ligustrum vulgare, Lonicera periclymenum, Prunus spinosa,
Quercus
humilis, Quercus ilex, Rosa agrestis, Rosa gr.canina, Rosa micrantha,
Rubia peregrina, Taxus baccata, Teucrium chamaedrys, Viburnum
lantana , Vincetoxicum hirundinaria
Bryophytes
: Bryum
caespiticium, Ditrichum crispatissimum, Entodon concinnus, Fissidens
dubius, Hylocomium splendens, Hypnum cupressiforme, Hypnum lacunosum,
Pleurochaete squarrosa, Racomitrium canescens, Rhytidium rugosum,
Scleropodium purum, Thuidium philiberti, Trichostomum crispulum
Mycologie
: Calocybe gambosa, Entoloma clypeatum, Mycena
ustalis, Tricholoma scalpturatum, Tubaria autochtona
Oiseaux
: Hypolaïs polyglotte Hippolais polyglotta, Pipit des
arbres Anthus trivialis
Insectes
: Cicadetta montana, Empusa pennata
Valeur
biologique : la plupart des stations existantes sont
constituées
de peuplements quasi monospécifiques de Genévrier commun ou de Buis, le
plus souvent accompagnés d’espèces pionnières de la chênaie pubescente.
Le cortège floristique est alors banal, la majorité des plantes
présentes étant communes dans les secteurs calcaires de la région.
Menaces
: Comme les pelouses calcicoles, les fourrés xéro-thermophiles de la
région sont les témoins d’action anthropiques anciennes, et notamment
du pâturage des coteaux par les ovins, et ce depuis des siècles. Depuis
le milieu du XXème siècle, cet habitat a connu une régression due à
différents facteurs comme l’abandon du pastoralisme, qui conduit peu à
peu à des boisements de moindre intérêt biologique, l’enrésinement
systématique des coteaux, la mise en culture des secteurs à faible
pente, l’exploitation des carrières de calcaire, l’urbanisation… Sur
certaines zones situées en périphérie urbaine, on observe parfois une
colonisation du Berberidion par des arbustes exotiques échappés des
jardins, comme les cotonéasters, pyracanthas, buddleias… qui peuvent
prendre de l’ampleur rapidement et menacer le cortège végétal initial
du groupement.
Autres
fourrés Crataego-Prunetea,
Cytisetea scopario-striati, Querco-Fagetea Rédacteur : Guy
Chézeau
Physionomie
- écologie
On
regroupe ici un ensemble d’habitats ayant la structure du fourré,
c’est-à-dire essentiellement, voire uniquement, constitués d’arbustes
et présentant une densité des individus qui rend le milieu difficile à
pénétrer.
Il
s’agit de stades pionniers évoluant vers un
développement forestier, possédant une diversité végétale souvent
faible, certains de ces habitats se révélant quasiment mono spécifiques
(fourrés de genévriers communs, fourrés de noisetiers, fourrés de
bruyère à balais….)
On
trouve là, d’une manière très générale, des
formations secondaires après exploitation : coupes forestières (recrus
forestiers caducifoliés, pré bois de résineux), abandon du pâturage
(fourrés de genévriers), friches agricoles et ou industrielles (fourrés
mixtes…)
Ce
sont des stades transitoires, possédant une biodiversité
assez faible, recouvrant des surfaces généralement limitées (on peut
relever cependant quelques exceptions comme les terrains militaires),
très souvent mal considérés. « Broussailles », « friches », « fourrés
», sont autant de termes à connotation péjorative pour les désigner
avec, pour conséquence, d’en faire des milieux mal connus et mal
renseignés.
Seule
la strate des phanérogames arbustifs est
développée, les annuelles sont peu présentes et la densité d’individus
assure une couverture totale du sol.
En
fonction de la nature du sol, de l’exposition, de l’utilisation et
de la gestion qui ont précédé l’installation du fourré,
on
pourra trouver les végétations suivantes :
•
les fourrés de noisetiers doivent être considérés comme un faciès
particulier des fourrés mésophiles au sein duquel le noisetier est
dominant jusqu’à devenir parfois l’unique espèce ;
•
les recrûs
forestiers caducifoliés désignent la végétation constituée par
l’ensemble des pousses qui se développent sur les souches après la
coupe du taillis. Seuls les essences à feuilles caduques rejettent de
souche et, parmi celles-ci, certaines espèces rejettent abondamment,
comme le charme ou le châtaignier, et peuvent donner des fourrés très
fournis ;
•
les taillis correspondent à l’ensemble des plantes
arborescentes basses formées de cépées, c’est-à-dire de bouquets de
jeunes troncs partant d’une souche commune. Le taillis simple apparaît
après la coupe de l’ensemble des arbres et s’apparente au recru
forestier, le taillis sous futaie intéresse les espèces sciaphiles ou
de demi ombre (charme et châtaignier) ;
•
le fourré mixte constitue
le premier stade de recolonisation haute de forêts mélangées ; il est
marqué par la prédominance de jeunes individus d’espèces forestières
hautes et sa composition est fonction de l’habitat forestier climax ;
•
le prébois de résineux est le premier stade de recolonisation
forestière en forêt de conifères après la coupe des arbres adultes : en
Poitou-Charentes, essentiellement du Pin maritime.
•
à noter en zone
littorale le possible développement excessif d’une espèce introduite,
d’origine américaine, le Séneçon en arbre (Baccharis halimifolia),
d’abord utilisé comme plante ornementale en raison de sa grande
résistance aux embruns et qui peut par sa prolificité et sa grande
capacité à rejeter de souche, constituer d’importants fourrés
totalement mono spécifiques, nécessitant alors des campagnes
d’arrachage. Le Baccharis est alors considéré comme plante invasive.
Phytosociologie
et correspondances typologiques
PVF
2004
CRATAEGO
MONOGYNAE-PRUNETEA SPINOSAE Tüxen 1962 : manteaux arbustifs,
fruticées et haies
•
Prunetalia spinosae Tüxen 1952 : communautés des sols
carbonatés ou plus ou moins désaturés
CYTISEA
SCOPARIO-STRIATI Rivas-Martinez 1975 : fourrés dominés par des
Fabacées, sur sols profonds et acides
QUERCO
ROBORIS-FAGETEA SYLVATICAE Br.-Bl. & Vlieger 1937 :
forêts tempérées caducifoliées
COR
1991
31.8
C Fourrés de noisetiers
31.8
D Recrus forestiers caducifoliés
31.8
E Taillis
32.8
F Fourrés mixtes
32.8
G Fourrés de conifères
Confusions
possibles : Ces fourrés peuvent être difficiles à identifier
précisément, entre autre dans les premières années de leur
installation, celles qui suivent la réalisation des coupes forestières.
Ce n’est toutefois pas le cas pour les prébois de résineux.
Dynamique
: Elle est spontanée et importante pour l’ensemble de ces fourrés. Sans
intervention humaine, on peut estimer de 15 à 30 ans la « durée de vie
» de ces habitats avant de retrouver à nouveau le stade forestier.
Espèces
indicatrices : Acer campestre, A. monspessulanus, (Baccharis
halimifolia), Carpinus betulus, Castanea sativa, Clematis vitalba,
Corylus avellana, Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Cytisus
scoparius, Euonymus europaeus, Hedera helix, Juniperus communis,
Ligustrum vulgare, Lonicera periclymenum, L. xylosteum, Pinus pinaster,
Quercus ilex, Q. petraea, Q. pubescens, Q. pyrenaica, Q. robur, Rubus
fruticosus, Rosa canina, Salix caprea, Sambucus nigra, Ulex europaeus
Espèces
accompagnatrices : Deschampsia
flexuosa, Fraxinus excelsior, Rubia peregrina, Pteridum aquilinum
Bryophytes
: Eurhynchium praelongum, Plagiomnium
undulatum, Pseudoscleropodium purum, Thuidium tamariscinum
Valeur
biologique : Ces habitats présentent une valeur patrimoniale régionale
faible ; cependant, parce qu’ils peuvent constituer des milieux refuge
pour diverses espèces animales - oiseaux, reptiles ou mammifères - ils
peuvent parfois, localement, présenter un intérêt non négligeable.
Toujours
dans une approche locale, ces milieux peuvent participer à la mise en
place de liaisons de biodiversité lors de la réalisation des trames
vertes et bleues.
Menaces
: Ces habitats ne sont
véritablement menacés dans notre région. Ils sont dédaignés ou au pire
mal considérés par le grand public, ce qui peut entraîner parfois leur
éradication. Très localement, les déprises qu’elles soient
industrielles ou agricoles favorisent leur installation.
Les Landes
Physionomie - structure
: Les
landes sont des formations ligneuses basses à moyennes (0.5 à 2.5m de
hauteur)
dominées par des chaméphytes (arbrisseaux) et des
nanophanérophytes (arbustes) appartenant dans les régions atlantiques
surtout aux familles des Ericacées et des Fabacées (genres Erica,
Calluna et Ulex).
En Limousin hors montagne limousine, 5 espèces de bruyères
(Erica), 1 de Callune (Calluna) et 2 d’ajoncs (Ulex),
associées
diversement selon les conditions pédologiques, se partagent la
physionomie des landes et fournissent l’essentiel de leur biomasse.
Quelques arbustes ou arbres, témoins d’un stade passé ou pionniers
d’une évolution en cours diversifient fréquemment la structure
verticale des landes :
Chêne pédonculé, Bouleau verruqueux, Pin maritime, plus
rarement Genévrier.
Selon
l’histoire de la lande, son ancienneté et la nature d’éventuelles
pressions biotiques - fréquence des incendies accidentels,
pâturage
occasionnel, densité des lapins, population de cervidés - la structure
horizontale peut être plus ou moins ouverte et inclure alors des taches
de végétation herbacée, voire bryophytique ou lichénique, qui
contribuent beaucoup à sa biodiversité générale.
Sous le
climat atlantique et thermo-atlantique de la région à faible
différences de températures entre les minima hivernaux et les maxima
estivaux, la périodicité saisonnière est peu marquée : l’Ajonc nain
fleurit en automne, l’Ajonc d’Europe du début de l’hiver au printemps
et la plupart des bruyères en été.
Les landes atlantiques
connaissent leur maximum de diversité dans le sud-ouest de l’Europe
(Péninsule ibérique)
et s’appauvrissent selon un gradient
sud-ouest / nord-est.
Caractéristiques
biologiques : Les arbustes sociaux constitutifs des landes colonisent
essentiellement les sols acides et pauvres
où diverses adaptations
morphologiques et physiologiques leur permettent de prospérer et de
former d’importantes colonies :
feuilles courtes et étroites, parfois
absentes et remplacées par des épines (Ulex),
souvent à marges
enroulées (xéromorphie, même dans les landes humides !), symbioses
mycorhiziennes (Ericacées) ou bactériennes (Fabacées).
Toutes ces
espèces conservent un feuillage vert durant la plus grande partie de
l’année autorisant une alimentation carbonée prolongée.
Cependant,
malgré cette sempervirence, leur croissance reste lente en raison de la
pauvreté nutritive du sol.
La litière, à décomposition lente,
s’accumule en formant un humus brut très organique - le « mor » - dont
les acides en migrant
à travers les horizons supérieurs du sol
contribuent à sa déstructuration et à son appauvrissement (processus de
podzolisation).
Espèces
caractéristiques : Calluna vulgaris, Erica ciliaris, Erica cinerea,
Erica scoparia, Erica tetralix, *Erica vagans, Ulex europaeus, Ulex
minor, Cytisus scoparius
Oiseaux :
Acanthis
cannabina, Anthus
pratensis, Anthus trivialis, Caprimulgus europaeus, Circus cyaneus,
Lullula arborea, Sylvia undata
Bryophytes
: Cladonia
arbuscula,
Cladonia cervicornis subsp verticillata , Cladonia chlorophaea, Cl.
ciliata, Cl. coccifera, Cladonia fimbriata, Cl. floerkeana, Cl.
foliacea, Cladonia furcata, Cladonia glauca, Cladonia macilenta,
Cladonia mediterranea, Cl. portentosa, Cladonia pyxidata, Cl. ramulosa,
Cl. scabriuscula, Cl. squamosa, Cladonia subulata, Cladonia uncialis,
Coelocaulon aculeatum, Lassalia pustulata, Parmelia conspersa, P.
saxatilis, P. somloensis, Peltigera canina, Peltigera polydactyla,
Saccomorpha sp, Umbilicaria grisea
Classification
:
Landes sèches à
mésophiles
CH « Landes sèches
thermo-atlantiques » Ulici minoris-Ericenion
cinereae
CH « Landes atlantiques
subsèches » Ulici minoris-Ericenion
cinereae
CH « Landes atlantiques
fraîches méridionales » Ulici minoris-Ericenion
ciliaris
Landes humides
CH « Landes humides
atlantiques
septentrionales » Ulici
minoris-Ericenion ciliaris
CH « Landes humides
atlantiques
méridionales » Ulici minoris-Ericenion
ciliaris
Landes sèches à
mésophiles Ulicion
minoris 31.2 Rédacteur : Jean Terrisse
Physionomie - écologie
Les
landes sèches à mésophiles occupent des sols sableux, ou
sablo-argileux, oligotrophes, généralement acides à pH5 .
Les
situations topographiques sont aussi très diverses - plateaux, pentes
faibles, crêtes rocheuses
mais ne comprennent jamais des cuvettes qui
sont en principe occupées alors par la lande humide ou tourbeuse.
Avec
8 associations végétales recensées à ce jour en PC, la variabilité
régionale est importante, la différenciation typologique se faisant sur
des critères à la fois édaphiques et climatiques (landes
arides/sèches/fraîches, landes thermophiles/landes tempérées) alors que
la reconnaissance sur le terrain s’appuie souvent sur l’espèce
physionomiquement dominante. On distinguera ainsi deux landes dominées
par la Bruyère cendrée Erica cinerea, une par la Bruyère à
balais Erica scoparia et une par des Cistacées ligneuses, l’Hélianthème
en ombelle Halimium umbellatum
En corrélation avec la
diversité typologique, la physionomie est assez variable : landes rases
à moyennes (20 à 80cm de hauteur) pour la majorité des faciès, mais
landes hautes (jusqu’à 2m, voire 2.5m) dès que la Bruyère à balais est
présente ou que la dynamique pré-forestière est active. Par ailleurs,
la structure horizontale varie elle aussi beaucoup en fonction de la
topographie, du stade évolutif et des facteurs anthropo-zoogènes :
couverture sub-continue de chaméphytes dans les sites non perturbés ou
« rajeunis » ou nappes ouvertes d’Ericacées trouées de clairières
occupées par des hémicryptophytes divers, voire des cryptogames
(lichens, bryophytes). Enfin, l’habitat se présente rarement isolément
mais forme plutôt des mosaïques ou des séquences selon un gradient
topographique par exemple avec la lande humide ou divers autres
habitats oligotrophiques.
Phytosociologie et
correspondances typologiques PVF 2004
Alliance Ulicion minoris
Malcuit 1929
Sous-Alliance Ulicenion
minoris
Géhu et Botineau 2004
Groupe
d’associations Ulici minoris-Ericeta cinereae (landes sèches
atlantiques à Ulex minor) : Rubio peregrinae-Ericetum vagantis,
Potentillo montanae-Ericetum cinereae, Helianthemo umbellati-Ericetum
cinereae, Ulici minoris-Ericetum cinereae
Groupe
d’associations Helianthemo alyssoidis-Ericeta cinereae (landes arides,
thermo-atlantiques, dégradées) : Arrhenathero thorei-Helianthemetum
alyssoidis
Sous-Alliance
Ulici
minoris-Ericenion ciliaris (Géhu 1975)
Géhu et Botineau 2004
Groupe
d’associations Ericeta scopario-ciliaris (landes mésophiles
thermophiles) : Arrhenathero thorei-Ericetum cilaris, Scorzonero
humilis-Ericetum ciliaris, Ulici minoris-Ericetum scopariae
COR 1991
31.23 Landes atlantiques
à
Erica et Ulex
31.24 Landes
ibéro-atlantiques
à Erica, Ulex, Cistus
Directive Habitats 1992
et
Cahiers d’habitats
4030 Landes sèches
européennes
4030-4 Landes sèches
thermo-atlantiques
4030-7 Landes atlantiques
subsèches
4030-8 Landes atlantiques
fraîches méridionales
Confusions
possibles : Les landes sèches à Erica vagans ou Erica cinerea ne
présentent guère de risques de confusion. Celles à Erica ciliaris
devront en revanche être distinguées soigneusement des « landes humides
méridionales » où cette espèce co-domine avec Erica tetralix. Par
ailleurs, la présence d’Erica scoparia ne suffit pas à « signer »
l’appartenance à la lande mésophile puisque cette espèce de grande
amplitude écologique peut se rencontrer à la fois dans les landes
sèches avec la Bruyère cendrée et les landes humides avec la Bruyère à
4 angles, voire même dans des manteaux méso-oligotrophes qui ne sont
plus de véritables landes au sens strict du terme : dans ces cas-là, la
totalité du cortège végétal doit être prise en compte pour statuer
précisément sur la nature de l’habitat.
Dynamique :
Contrairement à certaines landes littorales ou montagnardes,
climaciques, toutes les landes de la région sont des formations
secondaires résultant de l’exploitation par l’homme d’anciennes forêts
acidophiles : défrichement, pâturage extensif, fauche, incendies
contrôlés destinés à faire régresser les sous-arbrisseaux ligneux au
profit des végétaux herbacés. Toutes ces pratiques traditionnelles ont
aujourd’hui presque totalement disparu en Poitou-Charentes, hormis sur
certains espaces protégés (cf Réserve Naturelle du Pinail) où elles ont
été réintroduites comme outils de gestion. En l’absence de facteurs de
rajeunissement, la lande sèche ou mésophile « vieillit » et se trouve
envahie plus ou moins rapidement - selon la profondeur et la richesse
trophique du substrat - par des espèces pré-forestières, préfigurant le
stade forestier terminal de la série : des espèces pionnières comme le
Prunellier, l’Ajonc d’Europe, le Genêt à balais, les ronces, le Pin
maritime, voire la Bourdaine ou le Saule roux dans les variantes
fraîches, précèdent ainsi l’implantation d’essences nomades telles que
les chênes (C.tauzin, C.pédonculé, voire C.pubescent dans quelques cas)
dont l’arrivée va précipiter l’élimination de la majorité des espèces
landicoles plus ou moins strictement héliophiles.
Espèces
indicatrices :*Ajuga occidentalis, *Allium ericetorum, *Avenula
sulcata, Calluna vulgaris, *Daphne cneorum, Erica ciliaris, Erica
cinerea, Erica scoparia, *Erica vagans, *Gladiolus illyricus, *Halimium
alyssoides, *Halimium umbellatum, Simaethis planifolia, Ulex minor,
Viola lactea
Agrostis curtisii,
Agrostis
tenuis, Agrostis
vinealis, Arenaria montana, Asphodelus albus, Cytisus scoparius,
Danthonia decumbens, Deschampsia flexuosa, Euphorbia angulata, Genista
anglica, Hypericum pulchrum, Lobelia urens, Polygala serpyllifolia,
Potentilla montana, Pseudarrhenatherum longifolium, Pteridium
aquilinum, Quercus pyrenaica, *Scilla verna, Scutellaria minor,
Serratula tinctoria, Solidago virgaurea, Succisa pratensis, Ulex
europaeus, Viola canina, Viola riviniana minor
Bryophytes
: Campylopus introflexus, Dicranum scoparium, Hypnum
cupressiforme, Hypnum jutlandicum, Polytrichum juniperinum,
Scleropodium purum
Cladonia sp.pl.
Oiseaux
: Acanthis
cannabina, Caprimulgus europaeus, Circus
cyaneus, Sylvia undata
Reptiles
: Coronella
austriaca, Lacerta lepida
Papillons
: Clossiana
dia, Ematurga atomaria, Lycophotia
porphyrea, Pavonia pavonia, Xestia agathina
Ortoptères :
Chorthippus binotatus, Chrysochraon dispar,
Gomphocerippus rufus, Myrmeleotettix maculatus
Agapanthia
asphodeli
Valeur
biologique : Certains faciès de l’habitat - lande aride à Avoine de
Thore et Hélianthème faux-alysson, lande sèche à Hélianthème en ombelle
et Bruyère cendrée, lande calcicline à Garance voyageuse et Bruyère
vagabonde, lande mésophile à Avoine de Thore et Bruyère ciliée - ne
sont connus dans la région que d’une poignée de stations où ils
représentent des localités marginales par rapport au barycentre
sud-ouest européen de leur répartition. Cet habitat abrite de
nombreuses espèces végétales rares ou menacées en Poitou-Charentes -
Ail des bruyères, Daphné camélée, Bruyère vagabonde, Glaïeul d’Illyrie,
Hélianthème faux-alysson, Hélianthème en ombelle, Ciste à feuilles de
sauge (hors littoral) - tandis que d’autres, assez répandues dans la
partie sud-occidentale de la dition (Double), deviennent très rares
vers le nord-est où elles fonctionnent comme des « marqueurs
biogéographiques » (Avoine de Thore, Phalangère à feuilles planes,
Sabline des montagnes, Violette laiteuse…).
Menaces :
Comme les prairies, les landes sèches et mésophiles sont des habitats
dont l’expansion au cours de la période historique est le fruit de
l’action humaine et de ses animaux qui ont permis leur épanouissement
et leur maintien durant des siècles à partir d’un fonds d’espèces
végétales et animales préexistantes. Depuis le milieu du XXe siècle au
moins, cet habitat a connu une régression spectaculaire victime d’un
double mouvement d’intensification se traduisant par un défrichement de
la lande et son remplacement par des cultures, ou au contraire
d’abandon, les espaces de landes étant réoccupés peu à peu par des
forêts maigres de chênes. De nos jours, l’habitat n’occupe plus en
Poitou-Charentes que des stations relictuelles, généralement sur des
surfaces réduites et, le plus souvent, dans un état de conservation
médiocre à mauvais (structure atypique, cortège incomplet, absence
d’espèces caractéristiques). La valorisation sylvicole - surtout
enrésinement à base de Pin maritime dans la région - reste aujourd’hui,
avec le défrichement pour mise en culture, le principal facteur de
menace des derniers grands secteurs de landes du Poitou-Charentes.
Page actualisée le 3 mars 2015 ; rédacteur : Dominique
GAUDEFROY
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